• Intervention de Gérard Filoche à la convention nationale du Parti socialiste, samedi 29 mai à 13 h

     

    Comment produire autrement ?
    D’abord en respectant ceux qui produisent
    Les salariés.
    Le salariat qui produit toutes les richesses énormes de ce pays et qui n’en reçoit pas la part qu’il mérite.
    Le salariat, en 1945, c’était un peu plus de 50 % des actifs en 1945. Les autres étaient agriculteurs, artisans, commerçants, indépendants, comme on disait. Mais en 65 ans l’histoire à tranché, c’est le salariat qui a gagné. Les salariés représentent aujourd’hui 93 % de la population active, les autres catégories ne sont plus que 7 % des actifs. 
    D’où l’importance du Code du travail, que nous appelons à reconstruire dans le texte que nous votons tous ensemble aujourd’hui. Car la droite depuis 8 ans l’a passé à l’acide des exigences du Medef. Elle l’a entièrement ré écrit, recodifié, destructuré, affaibli, il s’agit d’un droit républicain désormais dénigré, faussé, fraudé. Et d’année en année, depuis 8 ans, ça s’aggrave.
    Vous savez, au début le code du travail, c’est le rapport du Dr Willermé, en 1840. A cette époque, il enquête dans une vingtaine de villes, de fabriques sur les conditions de travail, et il y voit les travailleurs, des femmes, des enfants, faire des journées de 15, 16 , 17 h et y mourir. Alors le Dr Willermé dit : 
    « Il faut tra – vail – ler moins ! ».
    L’histoire du code du travail, en 160 ans, c’est l’histoire de la réduction du temps de travail. Il faudra 80 ans pour qu’on passe de la journée de 17 h à celle de 10 h. Il faudra encore 70 ans pour qu’on passe de la semaine de 40 h à celle de 35 h entre 1936 et 2002, avec la gauche, avec les socialistes. Et en 70 ans, on a fait 4 choses à la fois, dans la vie réelle, on a crée davantage d’emplois, on a augmenté la productivité, on a augmenté les salaires, et on a réduit la durée du travail. Oui, cela faisait 70 ans qu’on travaillait moins et qu’on gagnait plus.
    Et depuis 8 ans on a des intégristes, néolibéraux, thatchériens, reaganiens qui tentent de faire tourner la roue de l’histoire à l’envers et de nous faire travailler plus. « Travailler plus pour gagner plus » qu’ils disent, c’est un slogan mensonger et mortifère. Ce ne sont plus les coups de grisou qui tuent aujourd’hui mais les accidents cardiaques et vasculaires, il y en a 180 000 par an dont la moitié est liée au travail. Dans tous les secteurs.
    Qui n’a vu un ouvrier du bâtiment derrière son marteau piqueur ?  Quelqu’un pense t il que c’est un dogme, pour lui, la retraite à 60 ans ? En  fait c’est à 55 ans qu’il y a droit, s’il veut en profiter. Et c’est pourquoi il faut lutter contre l’allongement des durées du travail qui fatiguent, usent, tuent. Il  faut réduire les durées du travail, sur la semaine, sur le mois, l’année et sur la vie, pour la santé, et dans l’intérêt de l’emploi. La droite est en train d’allonger la durée du travail sur la vie pour les infirmières en échange de quelques sous… mais qui ne comprend qu’après 25 ou 30, 35 ans au bloc, dans les services et les couloirs de l’hôpital, on ne peut pas continuer ce métier, qu’il est trop dur après 55 ans ? Même les instituteurs, qui sont passés de 55 ans à 60 ans, ce n’est plus pareil après 35 ans de classe, quand il faut faire la rentrée en septembre à 57 ans, 58 ans, avec ses trente élèves…La biologie du corps humain n’a pas changé. Il y en a qui voit des nains partout, maintenant il y en a, comme Parisot, qui voient des centenaires partout… Or entre 55 ans et 65 ans le travail est de plus en plus dur. A partir de 55 ans, il y a 2 maladies sur 3 liées au travail. A partir de 60 ans, c’est 2 maladies sur 3 liées au travail. L’INSEE calcule que l’espérance de vie en bonne santé, est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes. Et de 59 ans pour les ouvriers. Ce n’est pas un dogme que de dire que les plus belles années de la retraite sont entre 60 et 65 ans et les plus dures années au travail sont entre 60 et 65 ans.
    Ils ont destructuré, disloqué les durées légales du travail : depuis 8 ans, ils ont crée 600 000 chômeurs de plus en 2009, on en a 4 millions au total, Sarkozy est allé chercher le chômage avec ses dents en refusant de contrôler les licenciements. Ils ont aussi imposé 600 000 chômeurs à temps partiels, ils leur ont imposé de “travailler moins pour gagner moins”. Et même ils ont versé 300 millions d’euros pour les y contraindre ! Beau résultat pour le « roi » du travailler plus pour gagner plus ! Et ils ont, en même temps, ce qui est un comble, versé des milliards au titre de la loi TEPA pour financer des heures supplémentaires non cotisées et défiscalisées. Sarkozy a même supprimé 100 000 fonctionnaires pour économiser 3 milliards qu’il a donné aux restaurateurs qui n’ont pas créé un seul emploi. Tout ça relève de la faute lourde, n’importe qui serait viré pour moins que ça. Surtravail, sans travail sous travail, ils alimentent délibérément le chômage qui leur sert d’argument pour parler de crise, de faillite, pour baisser les cotisations retraite et maladie. Alors nous, on ne va pas laisser faire. Nous ne sommes pas incohérents, nous socialistes, nous avons baissé la durée du travail sur la semaine à 35 h, pour créer 400 000 emplois, ce n’est pas pour la laisser augmenter sur la vie, au-delà de 60 ans. Nous n’allons pas laisser annuler la nécessaire réduction du temps de travail sur la semaine, accroître le chômage et la souffrance,  en travaillant 3, 4, 5 années de plus sur la vie !  Qui peut choisir l’allongement du travail des « seniors » alors que nous avons 25 % de « juniors » au chômage ? S’il y a une priorité pour l’emploi, qu’elle soit pour les jeunes. Pas pour forcer des salariés usés, tressés, souffrants, comme ceux de France Télécom et d’autres à se faire exploiter au-delà de 60 ans.
    Ils parlent de l’allongement de l’espérance de vie, mais à quoi est-elle due ? A la retraite à 60 ans ! Si vous travaillez plus longtemps, vous mourrez plus tôt ! Regardez ce qu’en disent les assurances, ces rapaces qui vous déversent des tombereaux de prospectus dans vos boites à lettres pour dénigrer et remplacer vos retraies par répartition ? Elles ont des tables de mortalité : si vous travaillez un an de plus vous vivrez six mois de moins. Si vous travaillez deux ans de plus vous vivrez un an de moins. Voilà, il y a des journées de 14, 15, 16 h à nouveau comme du temps du Dr Willermé.
    Et on veut nous refaire travailler jusqu’à 65, 67, 70 ans comme au siècle dernier. Rien ne le justifie : la France est riche et l’argent, il y en a, mais les richesses ne sont pas redistribuées, ce qui freine la sortie de crise. Il faut hausser les salaires et les cotisations sociales, au détriment des profits fabuleux qu’ils font et qu’ils gaspillent aussitôt dans les casinos financiers.
    On peut, on doit travailler mieux, moins, tous.
    35, 60, 1600, 20. 35 h. rapprocher les durées réelles de la durée légale. 60 ans. A taux plein, pas un an de plus, pas un euro de moins. 1600 euros pour le Smic. Pas de revenu supérieur à 20 fois le Smic.


    GF le samedi 29 mai, St Denis, convention du PS, 13 h.


    votre commentaire
  •  

    Emmanuel Todd : « Le débat n'a aucun sens »

    publié le 23.05.2010 04h00

    Emmanuel Todd était récemment  de passage à Lyon   / Stéphane Guiochon

    Le gouvernement veut donner l'impression qu'il affronte la réalité sur les retraites, la vérité est qu'il fuit la réalité


    Comme anthropologue et démographe, comment voyez-vous le débat des retraites ?

    Ce n'est pas la priorité. Il est légitime de se poser la question de savoir s'il faut travailler plus longtemps en relation avec l'espérance de vie, et je suis évidemment pour défendre les retraites. Mais c'est un problème de long terme, alors que nous vivons une crise majeure de court terme. Un économiste venu de Mars ne comprendrait pas que la planète France débatte de la manière d'augmenter la durée du travail dans l'avenir pour des personnes ayant déjà un certain âge, alors qu'on ne parvient pas à donner aujourd'hui du travail aux jeunes. En termes d'économie immédiate, la question des retraites n'a aucun sens. Le gouvernement veut donner l'impression qu'il affronte la réalité, la vérité est qu'il fuit la réalité.

    Comment l'expliquez-vous ?

    Nos sociétés développées sont globalement très riches, très éduquées et âgées. L'âge médian (qui partage la population en deux moitiés) est d'environ 40 ans en France, de 44 ans en Allemagne et au Japon. Si vous enlevez tous les enfants et adolescents qui n'ont pas le droit de vote, vous obtenez un âge médian pour l'électorat qui est encore beaucoup plus élevé… Je précise aussitôt qu'avec mes 59 ans, je fais partie de la masse centrale de ces « croulants ». Nos sociétés ont donc des préoccupations de gens âgés, qui approchent de la retraite.

    Et pourquoi serait-ce grave ?

    Le vrai problème de la France, c'est la disparition de notre industrie, les délocalisations d'entreprises, la stagnation du niveau de vie. A terme, si nous ne faisons rien, notre société est menacée d'appauvrissement, ce qui remettrait complètement en question toutes les décisions qu'on prépare sur les retraites. Dans ce décalage temporel, ce qui me choque le plus, c'est la place épouvantable qui est faite aux jeunes : ils ont en général un niveau d'études beaucoup plus élevé que les générations précédentes, et ils sont maltraités en termes d'emploi et de salaire. Or je suis désolé d'être obligé de le rappeler : l'avenir d'une société, ce sont ses jeunes, pas ses vieux !

    Vous cultivez le jeunisme ?

    Je n'ai pas de passion particulière pour les jeunes, je trouve les enfants extraordinaires, mais les adolescents sont fatigants - et je sais de quoi je parle. Non, je parle en historien. J'aime bien mon pays, j'ai envie que son histoire continue, et cette histoire sera faite demain par les jeunes d'aujourd'hui. Quant à moi, j'ai reçu ma première évaluation de retraite et ça fait très plaisir. Mais revenons à la métaphysique des retraites. La crise économique crée une tension très dure sur le marché du travail, et la vie professionnelle est vécue comme une jungle dont on n'a qu'une envie, c'est de sortir le plus vite possible. Le débat sur les retraites traduit cela : les gens s'intéressent plus à l'après-vie professionnelle, comme un refuge à atteindre, qu'à leur travail, qui leur est devenu insupportable.

    Les premières victimes de la crise sont les ouvriers, qui sont en train de disparaître avec notre industrie, et l'on va d'ailleurs se rendre compte que ce sont les ouvriers qui étaient les véritables créateurs de la richesse du pays. Jusqu'à il y a quelques années, ces ouvriers faisaient grève pour protéger leur outil de travail. Maintenant, ils se battent pour négocier leurs conditions de départ. Leur attitude est très analogue à celle des dirigeants d'entreprise qui essaient de s'en mettre plein les poches, à coups de stock-options ou autres, avant de se faire éjecter… C'est une ambiance d'Apocalypse Now, d'après moi le déluge.

    La crise actuelle n'est-elle qu'une crise de plus ?

    Je vois deux phénomènes nouveaux. En Europe, un effet de dislocation selon le degré de résistance des pays et de leur économie.

    Et une sorte d'amnésie chez nos gouvernants qui, après avoir bien réagi dans une première phase en comprenant que la crise était un problème de demande, sont en train de changer de pied et d'imposer l'austérité. Tout cela sous la houlette de l'Allemagne, dont la société est la plus âgée d'Europe, alors que la France conserve une bonne démographie.

    L'euro est mort ?

    Oui, si l'Europe n'est pas capable de sortir de la crise par le haut, par la mise en place d'un protectionnisme au niveau du continent. Mais comme c'est très difficile, le plus probable est la disparition de l'euro, de manière ordonnée ou dans la pagaille.

    La première victime en serait l'Allemagne, mais on voit se reproduire l'attitude habituelle des dirigeants français : on se rebelle, car on voit bien que nos intérêts ne sont pas les mêmes, et puis on finit par se coucher. Ce qu'ils ne voient pas, c'est que nous sommes dans une crise sans fin, dont on ne sortira qu'en changeant de logiciel, en prenant la voie du protectionnisme européen.

    Actuellement, vous travaillez sur quoi ?

    Je suis en train d'achever le Tome I de mon ouvrage sur les systèmes familiaux, consacré à l'Eurasie. Je propose une hypothèse expliquant pourquoi certains systèmes familiaux portent en eux certains systèmes politiques, comment ils se transmettent…

    Cela rend optimiste ?

    Ce qui me rend optimiste, c'est le bon côté de la mondialisation : un monde qui s'alphabétise, sur fond de baisse générale de la fécondité… Les crises actuelles sont très dures, je ne minimise pas les souffrances qu'elles provoquent, mais ce sont des crises de transition. La tendance de fond est aux grandes retrouvailles de l'humanité.

    Recueilli par Francis Brochet

     


    votre commentaire
  • Pour le FMI aussi c'est vive la crise !

    Christophe Ventura - Mémoire des luttes | Mardi 25 Mai 2010 à 05:01

    L'institution, qui avait dû licencier en 2008, a renoué avec des profits remarquables, comme ne l'ont pas remarqué les médias, tout occupés à spéculer sur ... la candidature de DSK en 2012. Christophe Ventura, de Mémoires des luttes, détaille cette performance.



    EEUA (Flickr - CC)

    L’étape actuelle de la crise du système financier et monétaire international, provoquée par un endettement massif des Etats résultant du sauvetage des banques et des gages donnés aux  « marchés » ne fait pas que des malheureux. En particulier, les dirigeants du Fonds monétaire international (FMI) ont de bonnes raisons de se frotter les mains… 
    Après avoir vu ses capacités d’intervention financière bondir de 250 à 750 milliards de dollars,  suite à la décision du G-20 de Londres (2 avril 2009), il vient d’annoncer, le 19 mai dernier - et  dans une relative indifférence médiatique - la multiplication par quatre de ses bénéfices pour l’exercice 2009-2010 (clos fin avril). Pour l’institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn, c’est  la fin d’une période difficile… Il faut en effet savoir que le budget de fonctionnement du FMI provient des intérêts des prêts qu’il  accorde aux pays en crise, ainsi que des placements qu’il effectue. Pas de prêts, pas d’intérêts, chute des recettes, « plans sociaux » comme dans une entreprise quelconque.
    En 2007(exercice mai 2006-avril 2007) et 2008 (exercice mai 2007-avril 2008), le FMI a même connu deux années de pertes (165 et 135 millions de dollars) et a dû décider le licenciement de 385 des 2 900 postes du « staff ».

    Fort heureusement, la crise globale est arrivée ! Et prêter à des Etats exsangues, ça rapporte ! L'institution annonce, pour cette seconde année consécutive de bénéfices, des revenus record de 534 millions de dollars (429 millions d’euros) pour l’exercice mai 2009-avril 2010, contre 126 millions de dollars lors de l'exercice précédent (mai 2008-avril 2009).
    « 
    Ces perspectives améliorées résultent en premier lieu  de rentrées plus importantes que prévu du portefeuille d'investissement du Fonds » indique sobrement le communiqué officiel du FMI du 19 mai[1]. La multiplication des prêts à des conditions scandaleuses pour les populations - en particulier pour les fonctionnaires et les retraités - et les placements (élargis suite à une réforme du règlement intérieur en date du 7 avril 2008[2] mais non rendus publics) ont enrichi la maison cette année.
    La vente d’or (près de 13 millions d’onces d’or[3]) appartenant à l’institution, et des mesures de restructuration interne complètent l’explication de la superforme 2010 du principal garde-chiourme des intérêts des banquiers et financiers internationaux.

    Curieusement, cette bonne nouvelle - qui tranche avec un contexte plus que morose pour les populations touchées par les plans du FMI – n’a pas été saluée comme il se doit par les grands  médias. Il est vrai qu’ils ont été très mobilisés par la campagne de promotion personnelle du patron du FMI : émission télé, sondages et articles flatteurs pour l’échéance présidentielle de 2012, etc. Une seule et même brève, copié-collé des dépêches AFP et Reuters dans les colonnes du Monde, sur le site du Point, du Nouvel Observateur et du Parisien…
    Le FMI, dont la mission est de « de promouvoir la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière, de faciliter le commerce international, de susciter des niveaux d’emploi et de croissance durable, et de faire reculer la pauvreté dans le monde », démontre que la lutte contre la pauvreté, sur un mode néolibéral, est aussi un très bon business. Mais nous le savons,  dans notre monde de plus en plus orwellien, la cupidité, c’est la générosité. Et ce ne sont pas nos Brille-Babil[4] qui diront le contraire. D’ailleurs, à en croire 
    l’étude publiée par OpinionWay pour Le Figaro du 20 mai, les sympathisants de gauche ne pensent-ils pas que DSK est le plus apte à battre Nicolas Sarkozy en 2012 ?
     
     

    [1] Lire, en anglais, le communiqué officiel du FMI du 19 mai  : 
    [2] Avec cette réforme proposée aux Etats membres  par le Conseil d’administration du FMI, l’institution est désormais habilitée à « déterminer sa stratégie d’investissement (…) en prenant en compte une évaluation prudente des niveaux acceptables de risques étant donné la nature publique des fonds investis ». Jusqu’à 2008, le budget de fonctionnement du FMI était essentiellement assuré « par la différence entre les intérêts perçus (sur l’encours des crédits) et les intérêts versés (sur le montant de quotes-parts qui sert à financer les crédits accordés, appelé “position créditrice ou position de réserve”). Désormais, placements financiers et vente d’or complètent le dispositif.
     Pour en savoir plus  : 
    [3] Le rapport complet,  Review of the Fund’s Income Position  2010-2011, est disponible, en anglais, 
    sur le site du FMI


    votre commentaire
  • Le directeur du FMI a estimé jeudi que si on "vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans".


    Nos dirigeants oublient une réalité, c'est que l'espérance de vie en bonne santé n'est que de 63 ans.

    Vive la civilisation des travailleurs malades.

    En plus, ils sont incapablent de supprimer le chômage des séniors. La fin de la vie au travail arrive, en moyenne, à 58 ans.

    Vive la civilisation des vieux travailleurs malades au chômage.

    Cette pensée unique est complètement déconnectée du monde réel.

    Vous imaginez la puissance productive de ces vieux travailleurs malades au chômage.

    Ça va déménager pour lutter dans la guerre économique délocalisée, on va rattraper la Chine, c'est sûr.


    votre commentaire
  •  

    Quelques jours, après tous les cris d’orfraie et les grosses larmes de crocodile versées sur la baisse de l’euro des voix de plus en plus nombreuses s’expriment pour dire avec les formes appropriées ce que j’ai écrit ici, avec d’autres à gauche, dans mon style de barbare à ce sujet : la baisse de l’euro est une bonne chose. Elle nuit aux rentiers, tant mieux et profite à l’économie réelle productive, tant mieux. Bien sur, je veux souligner que cela s’entend dans le cadre du  fonctionnement du modèle économique actuel  fondé sur le libre échange généralisé que je conteste radicalement par ailleurs. Ce que je veux démontrer c’est l’absurdité totale du système de pilotage de la machine y compris du point de vue de ceux qui comptent en profiter sur le dos de tout le monde.

     

    Les Eurocrates en particulier signalent leur insondable sottise et les limites intellectuelles de leurs cervelles de perroquets quand ils continuent à psalmodier le catéchisme monétariste. « Le Figaro » aussi il est vrai ! Une pensée économique en pilotage automatique! Ca prouve que le Serge Dassault n’a pas beaucoup d’influence sur les pages saumons de son canard ! Car je doute que la baisse de l’euro handicape la vente des Falcone où celle des Rafales ! En tous cas tous les grands prêtres de l’austérité indéfinie ont l’air pas mal désuet ces temps. Ces gens veulent bloquer ou baisser les salaires directs et différés, diminuer les revenus sociaux, augmenter la productivité sans trêve et accroitre leurs prélèvements privés sans pause. Les gouvernements qui les écoutent maintiennent toutes les manettes rigidement bloquées ! Que reste-t-il pour respirer, dans la logique de ce modèle ? Seulement de s’accrocher à la dynamique extérieure, les dépenses des autres, dans les autres pays. Etroite fenêtre. Mais quand même ! Ca laisse une belle marge ! Le commerce international de l’Europe c’est 40 % du commerce extérieur de ses composantes.  Baissons la monnaie pour mieux rivaliser avec les autres et vendre moins cher ! Pas question hurlent les rentiers, gorgés d’avoirs pillés en euros ! Ceux-là tueraient leur propre mère pour un taux de change fort. Plus aucune respiration n’est alors possible. Juste des sacrifices sans fin, un taux de croissance anémique mais des bons gros sous, aussi solides que des lingots d’or ! Heureusement nous sommes là, nous, les défaitistes de l’euro, les sans orgueil monétaire, les tireurs dans le dos des rentiers ! Notre impunité est garantie. En effet personne ne peut sortir de l’euro, ni chez ceux d’en bas car les dettes resteraient libellées dans la monnaie dans laquelle elles ont été financée, c'est-à-dire en euros. Asphyxiant ! Faillite garantie. Et personne ne sortira chez ceux « d’en haut » car tous ses voisins seraient ruinés et comme le commerce extérieur de chaque pays est pour l’essentiel entre pays européens…tout le monde est coincé ! C’est exquis !

    Pourquoi la baisse de l'euro est-elle une bonne chose et non une mauvaise ? Parce que sans faire un effort de plus, sans mouiller la chemise d’une goutte de sueur supplémentaire, on gagne en compétitivité sur les marchés mondiaux.  Le journal gauchiste bien connu, « les Echos », note même, comme un écho à ma dernière note que cette « baisse est « une des rares bonnes nouvelles par les temps qui courent » selon Jean-Michel Six, économiste Europe chez Standard and Poor’s. Ce dernier note avec malice qu’il est en train de se passer exactement ce que les détracteurs  de l’euro croyaient désormais impossible à cause de la monnaie unique : une dévaluation de fait de la monnaie européenne. La Grèce notamment n’aura pas besoin de sortir de l’euro pour retrouver de la compétitivité car la chute de l’euro lui a déjà fait atteindre cet objectif ». Vous avez bien lu mes chers lecteurs. Sans un effort de plus les grecs ont déjà comblés les gains de productivité que les eurocrates et docteur FMI comptaient leur faire cracher à coups de gourdins, avec du sang et des larmes ! Ce qui est vrai pour les grecs est vrai pour toute l’Europe.

    Une baisse de dix pour cent du taux de change de l'euro entraîne au bout de deux ans une hausse de 5 points de pourcentage des exportations. Ce qui augmente le produit intérieur brut de un point de pourcentage sur la même période. Un point ! Jusqu'où peut-on envisager de faire baisser l’euro ? J’ai écrit ici que l’on devait se souvenir du démarrage de l’euro en 1999  à 1,17 dollars avant de passer en 2000 au taux de 0, 88 dollar pour un euro. Sous la main de fer de la politique favorables aux rentiers et aux spéculateurs ce taux de change est monté jusqu’au niveau irresponsable de 1,60 dollar pour un euro ! Tout ce qu’on achetait aux américains, où à n’importe qui vendait en dollar, valait deux fois moins cher ! Evidemment tout ce qu’on leur vendait valait deux fois plus cher ! Le rentier jubilait, le producteur s’étouffait. Pas malin comme combine. Alors, avais je écris ici, moi qui ne suis pas un économiste mais juste un citoyen un peu éclairé, ayant lu mes classiques altermondialistes, on doit envisager de descendre jusqu'au niveau le plus bas, pas plus loin que celui déjà atteint (un moment de modération utile à ma démonstration) pour se donner de l’oxygène. Ricanements de maints biens pensants, toisant les misérables marxistes dépensiers irresponsables figés dans leurs archaïsmes. Et maintenant quelle évolution ! C’est presque une révolution intellectuelle ! Certes l’archi archaïque « Figaro » hurle au meurtre dans ses pages saumons! Mais je le trouve bien isolé ce matin ! Le gauchisme monétaire souffle à pleins poumons dans les bonnes feuilles du capital. Violente conversion. Ainsi le journal néo-bolchevik « Les Echos », interroge une néo-anarchiste hirsute, Agnès Bénassy-Quéré, directrice du centre d’études prospectives et d’informations internationales. Il lui pose la question : «jusqu’où l’euro pourrait-il baisser ? » Et voici la réponse : « Pourquoi pas jusqu'à son niveau le plus bas historique à 0,82 dollar en 2000 ? Je pense qu’il n’y a pas de plancher : si la zone euro va mal il faut que l’euro baisse. » Et voila qui est dit ! Savourez, vous autres qui me lisez !

    Du moins vous direz-vous que je ne vous induis pas en erreur autant que les pitres prétentieux de la pensée unique avec leurs remèdes de cheval qui ne marchent pas. Et maintenant, vérifions s’il vous plait. Ne croyons rien sur parole. Si c’est vrai que la baisse de l’euro relève le niveau de l’activité, vu que la baisse de l’euro est constante depuis décembre 2009, ca doit se constater sur le niveau des ventes à l’étranger, nos bienfaisantes exportations, non ? Voyons ! Hourra ! Partout la hausse des exportations européenne se vérifie : chez ces gros cachotiers d’allemands, Italie, Espagne, et même Portugal ! Et dire que personne ne nous en parlait !

    Et nous, et nous, les français ? Hourra !  Nous aussi ! Le premier trimestre s’est traduit par un boum de 16% des exportations vers l’Asie et de 23% vers l’Asean ! Dire qu’on nous avait caché tout ça pendant que le journal « Le Monde » et sa bande de déclinistes professionnels nous fouaillaient tous les jours avec des « retards français » de toutes sortes ! Là où le désespoir va changer de camp c’est quand ils vont devoir constater à regrets que sans un « sacrifice courageux » supplémentaire d’avantage acquis, ces fainéants de français vont produire 0,7 points de plus cette année puis 0,8 point de plus les deux années suivantes selon les analystes. Rien que cela produira, en dépit de notre école qui ne vaut rien, de notre culture de la grève et de nos privilégiés de fonctionnaires 40 000 emplois de plus en 2010. Je conclu ce chapitre sur une traduction du journal d’ultra gauche « Financial Times » parue dans le journal trotskiste français « La Tribune ». « Le Financial Times de Londres titre ainsi l’un de ses éditos de son édition de lundi « il n’y a aucune honte à ce que l’euro baisse » Et d’ajouter : « c’est même une bénédiction pour la zone euro, d’autant que la prétendue faiblesse de l’euro doit être mis en perspective. Souhaiter un euro fort quand la croissance est au point mort, c’est faire preuve d’une arrogance qui s’apparente a de la perversité ». Salut les pervers du Figaro!  Surtout que la Tribune de son côté titre son papier : « Malgré sa baisse, l’euro reste surévalué » ! Dégonflons la baudruche des rentiers, camarades ! Pas d’hésitation ! Les trois meilleures années les plus récentes, en France, pour l’emploi et pour les comptes publics et sociaux, tous passés à cette époque au vert, sont celles du gouvernement Jospin entre 2000 et 2002. Ce sont aussi les trois années où l’euro s’échangeait en dessous de la parité un euro un dollar !

    Dès lors revenons à nos marges de dévaluation utile. De combien raboter ce gros prétentieux d’euro sans exagérer ? Si on suit le raisonnement de la gauchiste Agnès Bénassy-Quérré qui dirige le centre d’études prospectives  et d’informations internationales, passer de 1,2 dollar pour un euroactuellement à 0,88 c’est 35 % de baisse ! Et nous avons lus que Standard and Poor’s dit que 10% de baisse de la monnaie unique c’est 1 point de PIB supplémentaire. Par an ! Donc là il y en a pour trois points et demi sous le pied! Une croissance de 3,5 % ! Mazette ! Mais bigre, c’est le double de ce que prévoit dans l’hypothèse la plus favorable notre cher COR dans ses prévisions pour assurer le financement de notre système de retraite en 2050 ! Hé ! Hé ! On n’a pas finit de rire ! Oui, mais une dévaluation de 35% de l’euro ce serait énorme ! Vraiment énorme, non ! Pas de panique, les amis ! On l’a déjà fait et vous n’en êtes pas morts, loin de là. Entre le pic à 1,6 dollar pour un euro pendant l’été 2008 et le niveau actuel, c’est précisément 35% de dévaluation. En partant des 1,2 dollar actuels  pour un euro pour revenir au niveau de 0,88 dollar pour un euro comme en 2000, c’est pile poil la même chose : 35% ! Entre le pic absolu et le creux le plus profond déjà observé, nous sommes donc exactement à mi-chemin. La marge est là ! Courage, camarades, dégonflons la baudruche !

     


    votre commentaire