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    Avant la Grèce, l'Europe et le FMI ont sauvé la Lettonie...

    Anne Dastakian - Marianne | Lundi 17 Mai 2010 à 05:01 | 


    Il existe un précédent au cas de la Grèce, celui de la Lettonie qui a bénéficié d'un prêt du FMI et de l'Union européenne en contrepartie d'un plan de rigueur. Résultat édifiant : une récession de - 26% ! Voilà qui promet pour la Grèce et le Portugal.



    Avant la Grèce, l'Europe et le FMI ont sauvé la Lettonie...

    Petit pays balte de 2,2 millions d’habitants, la Lettonie a aujourd'hui le triste privilège d’être fréquemment désignée comme l’exemple à ne pas suivre. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, elle faisait figure de «tigre» avec ses deux voisines l’Estonie et la Lituanie, elles-aussi ex-républiques soviétiques, avant de rejoindre avec Riga l’Union européenne en 2004. 

    Le fauve letton a connu une croissance rare -9% annuels entre 2000 et 2007 ! L’une des croissances les plus rapides au monde, accompagnée, en toute logique, d’une hausse vertigineuse des salaires, qui ont doublé entre 2005 et 2008 ! Suivit une ruée sauvage sur l’immobilier, et la consommation, qui firent exploser les prix et ont conduit à un endettement considérable –la Lettonie bat tous les records européens avec 89,3 % de prêts libellés en euros. 

    La chute n’en fut que plus rude, courant 2008.  Après les années d'euphorie, où les ménages et les entreprises ont massivement emprunté, le «tigre» balte a reçu en pleine gueule l'arrêt brutal des flux de capitaux, l'explosion de la bulle immobilière et l'effondrement du commerce mondial. Sous l'effet de ce triple choc, production, investissements, et consommation se sont effondrés, tandis que le chômage triplait en quelques mois, dépassant 18%. 

    Ces problèmes étaient pourtant prévisibles, se désole Jeffrey Sommers, de la Stockholm School of economics à Riga. «
    Sans régulation des prix ni protection industrielle, avec une politique fiscale qui appauvrit le travail et le capital industriel en récompensant les spéculateurs, l’économie lettonne s’est peu développée. Ce qu’elle a réussi  - et qui lui a valu tant d’applaudissements en Occident- c’est  d’accumuler avec empressement d’énormes dettes pour financer ce désastre économique». 

    C’est alors que les pompiers du FMI sont arrivés, avec dans leur besace, un prêt de 7,5 milliards d’euros, dont 1,7 milliards fournis par le Fonds, 3,1 milliards par l’Union européenne, 1,8 milliards par les pays nordiques, le reste par la banque mondiale, Prague, la BERD, Tallin et Varsovie. Pour obtenir ce prêt, Riga a dû adopter un plan de rigueur ultra spartiate : les fonctionnaires ont vu leurs salaires amputés de 30 %, le salaire minimum a fondu de 20 %, à 140 euros par mois, les retraites ont baissé de 10 %, les salaires des enseignants de 50 % et les dépenses de santé ont été amputées d'un tiers. 

    Résultat : après une chute de 4% de son PIB en 2008, puis de 18% en 2009, avec une baisse de 26% des recettes budgétaires, l’ampleur de la dépression lettonne dépasse celle des Etats-Unis en 1929 ! Du coup, des dizaines de milliers de Lettons quittent le pays – sans doute les plus entreprenants, s’inquiète Jeffrey Sommers - tandis que des dizaines de milliers d’autres, privés de revenus, renoncent à avoir des enfants. Et ce n’est pas fini… Mark Griffiths, chef de la mission du FMI à Riga, juge inévitable une nouvelle cure d’austérité – équivalent à environ 7% du PIB- pour  2011-2012.. Ainsi, le pays exangue répondra aux critères de Maastricht et pourra adhérer à l’euro dès 2014, assure-t-il !

     


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    La phrase célèbre du général De Gaulle : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille », son relatif mépris pour la bourse sont d’une très grande modernité ! Chacun  s’en souvient, Charles de Gaulle n’avait rien d’un gauchiste, et il est vrai qu’il était marqué par les terribles conséquences de la crise de 29, et son cortège de misère ayant entrainé la guerre. Il est vrai aussi qu’il avait l’outrecuidance de penser que les choix politiques primaient sur les diktats boursiers. Rien à voir avec le rabâchage auquel nous sommes soumis depuis 20 ans : désormais nous n’avons plus de marge de manœuvre car tout est mondialisé, rien n’est possible si les décisions ne sont pas européennes etc… Bref le renoncement permanent et la soumission aux marchés. Et quand des décisions européennes  sont prises, bonjour les dégâts !!!  
    De tout cela, retenons que derrière les discours du moment, les crises boursières ou financières,  ce qui compte vraiment , et surtout dans la période,  est l’état de l’économie réelle : la capacité productive, le niveau d’investissement, l’innovation, la recherche, l’emploi, le niveau de qualification des salariés etc…Bref tout ce qui était devenu une variable d’ajustement au bénéfice des profits et dividendes distribués aux actionnaires et qui demeure la seule valeur durable pour la richesse d’un pays. Ajoutons-y la confiance des peuples en leur avenir…Alors, au  lieu des palinodies sans fins, les dirigeants de notre pays et de l UE feraient mieux de se préoccuper de l’économie réelle, de la relance d’une croissance soutenue et verte. Depuis la mise en œuvre du marché unique dans les années 90, l’Europe a connu la plus longue période de faible croissance de son histoire avec  un chômage de masse récurrent. La course effrénée à l’Euro fort, la vision monétariste des choix économiques et sociaux qui a prévalu tant au sein des  instances européennes que nationales, le carcan du «  pacte de stabilité » a fait avec l’ouverture généralisée des marchés de capitaux, de bien et de services des dégâts considérables. Alors faute de choix politiques alternatifs des dirigeants, c'est la spéculation qui va peut être rendre un service inattendu aux européens : la chute de l’Euro ! L’euro faible est aujourd’hui un atout dont il faut profiter, et qui exige des réactions autres que sa «  défense » en imposant la rigueur aux peuples, et en sauvant une fois de plus à haut coût les banques ! 
    « Tout pour la relance » devrait être la priorité, c'est-à-dire faire strictement l’inverse de ce qui est entrepris aujourd’hui ! 
    L’euro faible est une bonne nouvelle pour nos exportations.

     Les vraies, c'est-à-dire les exportations de ce qui est produit dans la zone euro et pas celles qui concernent les produits  montés en dehors de ses frontières. Souvenez vous des propos de Louis Gallois indiquant la «  nécessité »  d’assembler Airbus hors de la zone euro lorsque la monnaie européenne était trop chère face au dollar…Donc la baisse de l’Euro est bon pour nos industries et parallèlement renchérit nos importations.. C’est le moment de soutenir les relocalisations et l’investissement industriel. Faut-il encore que la consommation intérieure- si possible dans l’UE- soit au rendez-vous. Et là,  le meilleur levier est la redistribution des richesses pour garantir une reprise de la consommation populaire et soutenir une croissance endogène. Le préalable est l’abandon des plans de rigueur qui frappent les salariés, les plus pauvres, la qualité du service public et détricotent notre modèle social..

    la résistance à la rigueur est indispensable et les bons esprits qui, au sein du PS ou ailleurs, multiplient les déclarations masochistes sur la nécessité de faire des efforts pour réduire les déficits feraient bien de se souvenir qu’on ne les a jamais réduit ainsi mais en relançant l’économie réelle…

    Alors Vive l’Euro faible. Mais il ne suffit pas de rester les  bras ballants en attendant les effets «  positifs » de cette réalité. Il est indispensable de prendre, immédiatement, à bras le corps plusieurs enjeux : la hausse des prix des importations et en premier lieu l’énergie et les matières premières. Il est donc urgentissime d’accélérer  les programmes d’économies d’énergie, de conversion en énergie renouvelable ainsi que l’éco-conception pour réduire la matière première nécessaire à la production de produits ainsi que le recyclage. Ce sera une contribution à la croissance.
    Les autres dispositions immédiates à prendre sont 
    des dispositions anti OPA, pour éviter la prédation par des fonds spéculatifs, des fleurons de l’économie européenne : Goldenshare, fonds de capitaux publics, exigence d’autorisations préalables pour les secteurs stratégiques.
    Enfin, mais cela mériterait un développement en soi,
     il est urgent de proposer une renégociation  et un rééchelonnement des dettes souveraines. Les banques auront du mal à l’avaler et alors ! Leur sauvetage en est largement la  cause alors, à elles d’en payer les conséquences ! C’est in fine ce qui devra sans doute avoir lieu mais en catastrophe et à haut coût anticiper ferait faire de très importantes économies à nos pays  et permettrait de rebondir sans tarder. Gouverner c’est prévoir ! La formule est de Pierre Mendes- France. Le même Pierre Mendès France,prenant position, le 18 janvier 1957, à l' Assemblée nationale contre le traité de Rome, déclara : " L'abdication d'une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d'une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique au sens le plus large du mot nationale et internationale.
    Et quand on pense que la commission européenne prétend contrôler les Etats on frémit !

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    Sur le non-cumul, Aubry tient tête aux sénateurs

    Ils craignent que l'interdiction du cumul des mandats, que la première secrétaire veut appliquer à son parti dès 2011, ne compromettent les chances de faire basculer le Sénat à gauch

    Par LIBÉRATION.FR

    Martine Aubry, le 2 novembre, devant le Sénat à Paris

    Martine Aubry, le 2 novembre, devant le Sénat à Paris (AFP Joel Saget)

    Les sénateurs socialistes la somment de ne pas «se tirer une balle dans le pied», à un an des sénatoriales de 2011, où, pour la première fois sous la VeRépublique, une victoire de la gauche est possible. Martine Aubry ne compte pas céder. La première secrétaire confirme l’application du non cumul des mandats dès les cantonales de mars prochain.

    Lors de la consultation, le 1er octobre 2009, sur la rénovation du PS, «les militants ont tranché. La question est derrière nous», campe Aubry, appelant son parti à «l’exemplarité». Et défendant le non-cumul «aussi important que les primaires» dans le processus de modernisation du PS, selon elle.

    S’ils sont d’accord sur le principe, les sénateurs pointent le risque de passer à côté d’une victoire historique au Sénat en 2011 pour une règle que leurs adversaires de droite ne s’appliquent pas à eux-mêmes. Dans ce cas, «nous ne ferons pas le plein des voix», redoutait le chef de file des sénateurs socialistes, Jean-Pierre Bel, dans une interview à Libération, mardi«Nous ne devons pas nous interdire de présenter des personnalités très populaires dans leur département, que peuvent être, par exemple, les présidents de conseils généraux», suggère-t-il.

    «Je leur dis: va former un autre groupe»

    Au sein du groupe qu’il préside au Sénat, qui compte 33 maires, 16 présidents de départements et 4 présidents de régions, c’est peu de dire que la mesure fait grincer...

    Mais Martine Aubry, qui rencontrera les sénateurs PS mardi prochain, les met d’avance en garde: «Ceux qui me disent "j’irai former un autre groupe", je leur dis: "va former un autre groupe. Tu auras un candidat socialiste contre toi". Mais j’en connais beaucoup qui ont déjà choisi.»

    Invoquant le fait que «la politique, ce n’est pas d’en avoir toujours plus pour soi», elle rappelle le précédent de 1997: lorsque Lionel Jospin, alors à la tête du PS, avait appliqué la parité aux législatives, contre les réticences de certains dirigeants et avant une loi. Sur le non-cumul, la patronne socialiste, en cas d’alternance, entend d’ailleurs faire «voter une loi en 2012» mais veut l’appliquer auparavant à son propre parti.

     


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    Le cri du coeur.

     


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    Plan de soutien à l'euro : "un plan tardif et unijambiste" pour Benoît Hamon

    [ 10/05/10  - 13H55 - AFP  ]

    Le porte-parole du PS Benoît Hamon a jugé lundi que le plan de soutien à l'euro adopté dans la nuit à Bruxelles était "tardif et unijambiste", se félicitant cependant de ce "premier pas" fait.
    "Mieux vaut tard que jamais. Notre sentiment est qu'un premier pas a été fait qui a besoin absolument d'être complété par une action énergique en matière de validation financière, et d'un changement durable de la gouvernance économique de la zone euro", a assuré M. Hamon, lors du point presse hebdomadaire au siège du PS.
    "L'Europe ne peut passer son temps à construire des murailles pour endiguer les attaques spéculatives du marché", a-t-il affirmé.
    Mais M. Hamon a fustigé un "plan tardif et unijambiste".
    Le porte-parole a ainsi jugé "indispensable" de dépasser le pacte de stabilité et de croissance, "mis en échec comme instrument exclusif de gouvernance économique".
    Par ailleurs, "l'Europe ne doit plus se conformer à une stricte discipline budgétaire mais se doter d'une stratégie budgétaire", a-t-il affirmé.
    Il y a "nécessité de s'attaquer urgemment à la régulation financière", avec un "agenda beaucoup plus volontariste". 
    "Une fois de plus, les banques bénéficient de l'intervention de l'Etat", a-t-il déploré. "S'il existe un impératif moral, économique, une obligation pour le gouvernement, c'est celui de taxer les banques pour qu'elles contribuent à la réduction des déficits".
    Pour lui, "deux tabous ont été levés par ce plan : l'Europe a mis en place des modes alternatifs de financement de la dette souveraine, en permettant à la BCE en dépit de ses statuts, de racheter la dette des Etats membres de la zone euro" et la création du Fonds d'assistance garanti par les Etats.
    Il a rappelé que "dès le 10 février publiquement, dans une réunion des socialistes européens, le PS avait demandé qu'on exploite cette possiblité donnée par le Traité de Lisbonne".

     


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