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    DSK, une bulle politique ?

     

    Jean-Pierre Dupuy, philosophe


    La société française s'est trouvé un Sauveur, s'il faut en croire les sondages et les dires d'une armée de chroniqueurs. Ce Dieu caché présente pourtant des traits assez médiocres. Il est intéressant d'analyser ce cas, car il nous éclaire sur les rouages de la démocratie d'opinion. Un sondage IFOP du mois de juin, réalisé auprès d'un échantillon de sympathisants du Parti socialiste (PS), a produit des résultats étonnants.

    Il s'agissait de comparer Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ("DSK") selon quelques critères. Plus des deux tiers des sondés ont jugé que Martine Aubry l'emportait sur son partenaire-rival en ce qui concerne l'honnêteté, la fidélité aux valeurs de la gauche et la détermination à "changer les choses" ; mais presque les deux tiers des sondés ont jugé que DSK avait, davantage que sa partenaire-rivale, "l'étoffe d'un président de la République".

    La question de ce qui fait d'un homme ou d'une femme politique un "présidentiable" est ainsi brutalement posée. Ecartons l'idée que l'honnêteté et la fidélité à ses engagements seraient un passif, et inversement. La question est plutôt : qu'est-ce qui fait que le caractère présidentiable se conserve malgré de mauvais scores sur des valeurs aussi essentielles ?

    En économie, l'écart entre la valeur marchande d'un bien, appréciée par son prix, et sa valeur intrinsèque s'appelle une bulle. Le phénomène "DSK" serait-il une bulle ? L'interrogation est plaisante, s'agissant d'un économiste, qui, au moment de prendre les rênes du Fonds monétaire international (FMI), déclarait, en octobre 2007 : "La crise financière ne devrait pas avoir d'effet dramatique sur la croissance mondiale. La situation est maintenant sous contrôle." Qu'il ait passé son examen de passage avec succès s'explique sans doute par le fait que ses juges étaient encore plus aveugles que lui sur l'existence d'une bulle fantastique qui allait tout détruire en explosant.

    On se récriera, puisqu'on lit partout que DSK est un être "supérieurement intelligent", un économiste hors pair qui a déjà sauvé l'euro et l'Europe, qu'il est en marche pour "refonder" le capitalisme mondialisé, et qu'il est donc le mieux placé pour "sauver la France". Cette enflure, nourrie jusqu'à la nausée par des chroniqueurs qu'on croirait avoir été engagés comme fonctionnaires chez DSK, a quelque chose d'obscène. Quel manque de discernement de confondre l'intelligence et le brillant de celui qui en impose !

    Qu'en est-il de l'économiste ? Il y a plusieurs manières de l'être. L'économiste théoricien d'abord, que DSK n'a jamais été, à en juger par la liste de ses publications dans les revues qui comptent. Il détonne par rapport à des Ben Bernanke, des Larry Summers et bien d'autres, qui, quoi qu'on pense de leurs politiques, tentent de faire passer dans leurs actes le fruit de leurs travaux. Le technicien de l'économie, alors ? Tout jugement, ici, est discutable car la pratique reflète, en général, des choix politiques et idéologiques fondamentaux, forcément ouverts au débat. DSK a-t-il eu raison de concevoir les 35 heures, de choisir, lorsqu'il était ministre des finances, de ne pas réduire les déficits et la dette publique et, comme patron du FMI, d'étrangler la Grèce pour mieux la sauver ?

    Je ne me prononcerai pas là-dessus. Je me contenterai de pointer l'écart abyssal entre les jugements portés sur son action en France et à l'étranger - et, singulièrement, dans la presse de gauche anglaise et américaine. Celle-ci se déchaîne contre l'action du FMI. Quelques titres d'articles évocateurs : "Les avis du FMI sont-ils meilleurs que ceux d'un ivrogne dans la rue ?" (Dean Baker, codirecteur du Center for Economic and Policy Research à Washington, dans leGuardian du 29 juin) : la réponse est non et, au moins, ces derniers sont-ils honnêtes ; "Des cinglés aux commandes" (Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, dans le New York Times du 7 juin) ; j'en passe et des meilleures.

    Mark Weisbrot, président du Just Foreign Policy à Washington, décortique l'étouffement délibéré de la Lettonie par le FMI. Le schéma est simple : ce pays ne peut pas dévaluer car sa monnaie est accrochée à l'euro. Pour l'aider à retrouver sa compétitivité sur le marché mondial, il faut donc le faire entrer en déflation afin que, les salaires s'effondrant, la dévaluation se fasse en termes réels.

    La crise de solvabilité de la Grèce : le FMI a écarté toute solution en termes de restructuration de la dette parce qu'elle aurait coûté trop cher aux banques créditrices, surtout européennes. On gratifie ceux-là mêmes, qui, par leurs paris irresponsables, ont privé des millions de gens de leur travail et de leur domicile en enfonçant encore plus le poignard dans la plaie.

    Chose remarquable quand on vit en France : DSK est le plus souvent épargné par ces critiques. C'est que, la plupart du temps, on ne cite même pas son nom, sinon en passant. On juge en effet que les véritables décideurs du FMI sont les ministres des finances des pays riches, le Trésor américain en tête, où grouillent d'anciens employés de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs.

    Une fois, cependant, DSK a fait l'objet d'une accusation gravissime : sa politique, ou plutôt sa rhétorique, s'expliquerait par le désir de faire les gros titres dans son pays d'origine (New York Times du 11 mai). L'auteur de l'article s'appuie sur l'économiste de Berkeley Barry Eichengreen, un ancien du Fonds, et semble trouver évident que c'est en séduisant les banques plutôt que le"peuple de gauche" que DSK arrivera à ses fins électoralistes.

    DSK est-il le sauveur du capitalisme mondialisé ou bien le chef impuissant d'un organisme malfaisant ?

    Une question préjudicielle se pose. A supposer même que DSK fût un bon économiste, est-ce d'un économiste que la France a besoin ? C'est l'économie qui empoisonne la société et on appelle des économistes à son chevet ? Il faudrait un Molière pour faire rire du ridicule de cette conclusion. Le capitalisme a besoin de croire qu'un horizon de développement indéfini s'offre à son regard - ce qu'on appelle la "croissance". Or, il commence à douter que ce soit possible.

     

    Les capitalistes ont beau avoir des oeillères, obsédés qu'ils sont par le profit à court terme, ils n'ignorent pas l'inquiétude que manifestent les peuples riches au sujet de leur avenir. Les menaces climatiques, énergétiques, atomiques et technologiques travaillent les esprits et métamorphosent des consommateurs passifs en citoyens qui s'interrogent : à quoi bon continuer sur le même chemin s'il nous mène à l'abîme ?

    Ce doute n'est pas un problème que les techniciens des finances puissent résoudre. Les Trissotin de la macroéconomie, les Diafoirus du "retour à la croissance" n'ont pas encore compris que la question n'est pas de leur ressort. La civilisation matérielle étouffe de ses excès, c'est un problème anthropologique. Pragmatiques, les capitalistes se ruent sur les pays "émergents" au nom de la lutte contre la pauvreté. Cette moralisation de la quête éperdue de profit est indigne. Si les "miracles" brésilien et chinois se prolongent, nous sombrons tous ensemble.

    Si vraiment la France a besoin d'un chef, seul quelqu'un qui voit tout cela clairement pourra jouer ce rôle. Que le futur président ait une culture économique de base, cela est nécessaire. Que ce soit un économiste : non, merci !

    La bulle DSK s'est formée comme se forment toutes les bulles. L'ignorance et la manipulation ont joué leur rôle, mais aussi la mécanique spéculaire du désir et de la fascination. On prête à Pierre Mendès France la réflexion qu'une démocratie moderne n'est possible que si tout le monde accède au savoir économique. Nous en sommes loin et c'est pour cela qu'on peut prêter à un économiste qui n'en est pas vraiment un, et qui doit se taire pour raisons statutaires, un savoir fabuleux. Son mutisme même est le signe qu'il détient un secret sur notre destin. Il suffirait de lire la presse étrangère pour comprendre que le secret, c'est qu'il n'y a pas de secret.

    Si notre homme est expert en quelque chose, c'est dans l'art de manipuler les machines désirantes. Je ne fais pas allusion aux frasques, réelles ou supposées, de l'intéressé, qui ne nous regardent pas. Le désir est "panurgique", il le sait. Des désirs qui s'imitent deviennent rivaux. Tout l'art de celui qui veut se faire idole est de transformer le caractère "rivalitaire" du désir en sacre unanime.

    Deux femmes qui se disputent le même homme sont prêtes à s'écharper. Si elles sont des centaines, la concurrence laisse place à l'honneur du partage. Une fois constitué, le pôle fascinant le devient plus encore, selon un mécanisme d'autorenforcement quasi tautologique. Il peut dire : "Je suis Celui qui suis". Un chroniqueur exhortait récemment ses lecteurs à voter DSK parce qu'il allait gagner !

    Le philosophe allemand Max Scheler, fondateur de l'anthropologie philosophique, disait :"L'homme possède un Dieu ou une idole." A défaut de Dieu, les peuples ont les idoles qu'ils méritent.

     

     

     


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  • Je préférerais un président comme ça !

     


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  • Le témoignage de Coluche

    " C'est vrai, c'est ingrat la police parce que, par exemple, parce que je vois, parce que les gens, ils nous aime pas. C'est con parce que nous, on est là pour les protéger. Eh bah, remarquez, les gens, plus il y a de flics autours d'eux, plus ils ont peurs. C'est flagrant, c'est dans les manifs, les gens, ils ont peurs, hein parce que nous ont est là, Bon. Eh on est obligé de taper Hein, on le fait pas pour le plaisir Hein, on est obligé Hein. Et en plus on est obligé de faire gaffe parce qu'il y a les fils des gradés, ils ont les cheveux long, on ne les reconnait pas et puis, il y a les appariteurs, c'est les mecs payé par la police en civil. Ils cassent des carreaux après on dit que c'est les étudiants tous ça, alors on est obligé de faire vachement gaffe. Eh bah dit, tu vois pas qu'on tape sur la gueule d'un flic, Eh. Oh la vache, la crise Eh. Et une fois c'est arrivé, on a tape sur un flic. Oh la crise Eh, ils ont dit que c'était une bavure, t'aurais vu la gueule de la bavure Eh. Moi ça m'a passé l'envie de baver. Ah je bave plus maintenant impeccable. Non mais on est une bande de jeune on se fend la gueule. " 


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    Critiqué par l'aile droite du PS, Benoît Hamon s'explique... et riposte

    Son éventuelle rencontre avec Chavez, sa position sur les retraites et le clan DSK, les soucis causés à Aubry... Sur Le Post, le porte-parole du PS s'explique.

    Benoit Hamon
    Benoit Hamon | MAXPPP

    À quoi joue Benoît Hamon ? Le porte-parole du PS sème le trouble au sein de son propre parti. Les strauss-kahniens l'attaquent, la patronne des socialistes Martine Aubry se retrouve dans l'embarras.

    La raison : mardi, interrogé sur RTL sur les retraites, Hamon s'est démarqué de la position du parti sur l'allongement de la durée de cotisation. Alors que le PS a acté les 41,5 ans de cotisation à l'horizon 2020 prévus dans la réforme Fillon de 2003, celui qui représente l'aile gauche du PS a affirmé qu'en cas de victoire en 2012, la gauche mettra "en débat" cette question.

    Le soir même, devant le bureau national du PS, alors que les strauss-kahniens tentent de faire son procès, Martine Aubry a choisi de ne pas le désavouer, appelant à ne pas se désunir, souligne Le Monde. Et jeudi, elle a dû faire une mise au point en réaffirmant la position du PS.

    Du coup, l'aile droite du PS a porté ses critiques dans les médias. Jeudi, surFrance Inter, Manuel Valls a qualifié de "faute politique" la sortie de Hamon. Et vendredi, au tour des partisans de Dominique Strauss-Kahn. Jean-Marie Le Guen estime dans Le Parisien que le PS n'a pas à "courir après Mélenchon" (article payant). Marisol Touraine, chargée des retraites, lâche sur Public Sénat que "tout ce qui vient susciter le doute sur la cohérence d'ensemble" du projet du PS sur les retraites "est mal venu".

    Ce n'est pas la première fois que Benoît Hamon s'attire les foudres de l'aile droite du PS. Déjà, en septembre, son meeting commun avec Olivier Besancenot du NPA avait été dénoncé en interne par les partisans d'une ligne sociale-démocrate (Lire l'article sur le sujet : "Hamon se rapproche de Besancenot: Moscovici et Collomb confient leur 'malaise'").

    Benoit Hamon et Olivier Besancenot, le 10 janvier 2009, à Paris.
    Benoit Hamon et Olivier Besancenot, le 10 janvier 2009, à Paris (MaxPPP).

    Au PS, les adversaires de Benoît Hamon le suspectent de se positionner pour les primaires. "Hamon veut se présenter contre Dominique Strauss-Kahn et tenter de rassembler la gauche de la gauche. Il tente de coller aux manifestants pour ne pas laisser le seul espace à Jean-Luc Mélenchon. Ce qui est gênant pour le PS, c'est qu'on ne sait pas s'il s'exprime en tant que futur candidat ou en tant que porte-parole. Martine Aubry doit éclaircir cette question", enrage un socialiste dans un article du Monde intitulé "Benoît Hamon met en difficulté le Parti socialiste sur les retraites".

    Et vendredi, Europe 1 annonce dans sa rubrique "Le buzz politique" (son toujours pas mis en ligne, vendredi, à 19h45) que Benoît Hamon s'apprêterait à effectuer une visite au Vénézuéla pour voir... Hugo Chavez. De quoi énerver encore plus ses détracteurs...


    Contacté par Le Post, Benoît Hamon s'explique en n'éludant (presque) aucun sujet.

    Sur son éventuelle visite au Vénézuéla pour voir Hugo Chavez :

    Benoît Hamon assure que ce déplacement "n'est pas encore confirmé"
    . "J'ai reçu plusieurs invitations pour des visites à l'étranger, dont une au Vénézuéla, en Equateur ou au Québec", explique-t-il au Post. Mais s'il y va, va-t-il rencontrer Chavez ? "J'ai très envie d'aller voir tout le monde et si je vais là-bas, je vais évidemment rencontrer le président vénézuélien", assure-t-il.

    "Je ne vais pas dire non car cela ferait réagir les strauss-kahniens", ironise-t-il. Avant de lancer, sûr de lui : "Je vois mal qui va me faire le reproche d'aller voir un dirigeant de gauche..."

    Le porte-parole du PS explique par ailleurs que si certains aspects de la politique du président socialiste vénézuélien lui paraissent "intéressants", comme son "expérience économique et monétaire", il ne partage pas la proximité d'Hugo Chavez avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, l'attribution du coup d'Etat en Equateur aux Etats-Unis ou "ce qu'il fait sur la presse".


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    Sur sa position sur les retraites et les remous que cela cause au PS :

    "Ça ne m'empêche pas d'être unitaire", assure-t-il. "Ce n'est pas pour jouer ma propre partition. J'essaie de placer le PS dans une position optimale pour 2012", explique au Post Benoît Hamon.

    Avant de se montrer un peu plus virulent : "Mon objectif, c'est que le PS prenne en compte les aspirations des classes populaires. Des fois, au PS, je sens plus la tentation d'être crédible par rapport aux agences de notation, que par rapport aux salariés."

    Que pense-t-il des critiques des strauss-kahniens ? "Ça ne m'a pas bouleversé", ironise-t-il. Avant de lâcher avec le sourire : "La prochaine fois que Le Guen et Valls participeront à un colloque du club de Copé, 'Génération France', je me souviendrai d'eux..." "Être social-démocrate, ça ne veut pas dire être social-libéral", selon lui. Et quand on lui demande s'il redoute un retour de DSK, il ne préfère pas répondre...

    Et Martine Aubry ? II l'a bien plongée dans l'embarras... "Je ne dis pas qu'elle n'aurait pas préféré que cela ne se passe pas... [sa prise de position sur RTL, ndlr]."

    Veut-il occuper l'espace à gauche pour ne pas laisser le champ libre à Mélenchon et/ou Besancenot ? Benoît Hamon confirme : "Besancenot et Mélenchon peuvent se faire une belle pelote à gauche si le PS n'est pas assez fort sur les questions économiques et sociales."

    En somme, Benoît Hamon entend bien peser sur la ligne de son parti pour qu'elle soit le plus à gauche possible en 2012. Au risque de créer des remous au PS, qui en ce moment, ne jure que par l'unité.
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    Je ne me souviens pas que les militants du PS aient voté pour " acté les 41,5 ans de cotisation à l'horizon 2020 ".
    Ca va faire comme pour le traité européen... le PS dira OUI... et le peuple dira NON.

     


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    M. Courroye a mené une enquête contre la juge Prévost-Desprez sur la base de relevés téléphoniques de journalistes du "Monde"

    Le procureur Philippe Courroye à Suresnes, le 18 juin 2010.

    AFP/CHARLES PLATIAU

    Le procureur Philippe Courroye à Suresnes, le 18 juin 2010.


    Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a ordonné une enquête pour "violation du secret professionnel" sur la juge Isabelle Prévost-Desprez, saisie d'un supplément d'information dans le volet "abus de faiblesse" de l'affaire Bettencourt.


    En s'appuyant sur une plainte pour violation du secret de l'enquête, déposée par Me Georges Kiejman, l'avocat de Liliane Bettencourt, après un article du Monde, le procureur a cherché à prouver que Mme Prévost-Desprez parlait à la presse. Il a chargé la police d'examiner les relevés téléphoniques, les fameuses "fadettes"(factures détaillées) des deux journalistes auteurs de l'article.

    Cette enquête devrait asseoir une demande de dessaisissement de la juge. C'est la seconde fois que les relevés de conversations téléphoniques de journalistes sont utilisés, d'abord par la police, aujourd'hui par la justice, pour régler des comptes internes. Alors que le Mondeportait plainte, le 20 septembre, pour violation du secret des sources garanti par la loi, le parquet de Nanterre examinait les fadettes des journalistes, dans des conditions légales discutables.

    L'affaire débute après la parution, le 2 septembre, d'un article de Gérard Davet etJacques Follorou, intitulé "Les policiers sont à la recherche des 'petits papiers' de MmeBettencourt". Les policiers de l'inspection générale des services (IGS), à la seule initiative du procureur, ont examiné les fadettes des deux signataires de l'article.

    Le procureur de Nanterre a ensuite saisi le procureur général de Versailles d'une procédure pour "violation du secret professionnel", qui vise explicitement sa collègue, sur le fondement de l'article 43 du code de procédure pénale."Lorsque le procureur de la République est saisi de faits mettant en cause, comme auteur ou comme victime, un magistrat (…), le procureur général peut, d'office, (…) transmettre la procédure au procureur de la République auprès du tribunal de grande instance le plus proche du ressort de la cour d'appel."

    C'est donc le procureur de Versailles ou de Pontoise qui devra décider s'il faut engager des poursuites contre la magistrate. Parallèlement, et fort de cette plainte, le procureur général de Versailles pourra saisir la Cour de cassation d'une demande de dessaisissement de Mme Prévost-Desprez de l'affaire Bettencourt.

     

    Le Monde datée du 23 octobre

    Franck Johannès

     


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